Nous éduquer ? Avec l'éducation dite positive!

Publié le par Gaïa le petit chien

 

En matière d'éducation canine on entend un peu tout et n'importe quoi.

 

Quand je suis arrivée à la maison, ma bipède avait demandé des conseils à l'éleveuse notamment. Mais elle n'était pas à l'aise avec ce qu'on lui avait indiqué comme par exemple, me retirer mon repas pendant que je suis en train de me manger et me punir si j'avais le culot de protester.

 

C'est là qu'elle a pris contact avec ma prof, Irène de CANICLASS pour lui demander des conseils puisqu'elle exerce son métier avec les méthodes positives et nous avons commencé les cours dès mon arrivée à la maison quasiment, j'avais un peu plus de 2 mois.

 

Et il y a aussi cette video de Ian DUNBAR qui a profondément interpellée ma bipède.

 

 

 

 

Ian DUNBAR est un vétérinaire et éducateur canin aux USA, et en France il est notamment Vide Président du Bureau du MFEC (Mouvement Français des Educateurs de Chiens de Compagnie, présidé par Catherine Collignon dont je vous parlerai plus tard plus en détail).

 

Si vous avez 5 minutes, regardez cette vidéo, on apprend plein de choses, le tout sur un ton humoristique qui permet de faire passer beaucoup de message sur un ton détendu.

 

Le langage des poilus et celui de vous zotres bipèdes n'est pas le même. On a chacun nos codes. SI vous ne faites pas l'effort de chercher à nous comprendre pour nous expliquer ce que vous attendez de nous, on y arrivera pas.

 

Le problème est que même certaines personnes qui se disent Educateurs canins recourent à des méthodes coercitive ou sont ce qu'on surnomment les "tradi-bonbons".

 

Mais, heureusement, certains Educateurs pratiquent ce qu'on appelle l'Education positive.

 

Késako? POur ne pas vous dire de bêtise, j'ai demandé à ma prof  Irène SAUTELET (CANICLASS),  de vous expliquer un peu tout ça.

 

 

 

Gaïa: Dis moi Irène, comment se fait-il que tant de gens considèrent que les brimades physiques et psychiques sur un chien, sous prétexte que c'est dans le but de l'éduquer, ne sont pas des violences à part entière?

 

Irène :

Je pense que les gens ne se rendent pas compte des dégâts tant au niveau psychologique que physique que peuvent engendrer une éducation trop dure. Les colliers étrangleurs ou même électriques sont monnaie courante et même conseillés par beaucoup d’éducateurs canins alors que leur dangerosité n’est plus à démontrer.

 

 

 

Les maîtres sont persuadés que les punitions sont utiles pour vous rendre obéissants et surtout pour vous montrer qui commande ! En effet, la théorie de la dominance, consistant à appliquer une série de règles dans le but de dominer son chien (l’humain doit manger avant, vous interdire lits et canapés, passer les portes avant vous…), aujourd’hui remise en cause par les scientifiques, est pourtant encore toujours dans les têtes de chacun.

 

 

 

Je suppose qu’il faudra encore du temps pour que l’on vous considère autrement que comme des caïds qui cherchent sans cesse à prendre le pouvoir !

 

 

Gaïa: combien y-a-t-il de méthodes pour éduquer son chien?

 

Irène:

Pour schématiser, il y a la méthode dure ou dite « traditionnelle » qui consiste à utiliser un stimulus aversif pour faire cesser les mauvais comportements (ex : le chien est puni lorsqu’il saute). Le plus souvent les félicitations orales sont utilisées pour indiquer au chien qu’il fait bien. Il existe également les méthodes positives ou douces sur lesquelles nous reviendront plus tard. Enfin, la méthode dite « tradi-bonbon », de plus en plus répandue, est en réalité un mélange entre  la méthode traditionnelle et la méthode positive : le chien est puni mais également récompensé d’une friandise lorsqu’il fait bien.  

 

 

 

Gaïa: Ca consiste en quoi les "méthodes positives"?

 

 

Irène:

Les méthodes positives vont de pair avec un état d’esprit et une vision du chien particuliers. Une fois que l’on a compris que vous ne cherchez pas à prendre le pouvoir ou encore à vous venger, il suffit de vous guider patiemment en vous récompensant avec ce que vous préférez (en général, de la nourriture - fromage ou de viande -) pour vous apprendre à vous conduire convenablement en société, tout en tenant compte de votre personnalité et de vos besoins.

 

Lorsque l’on éduque en méthode positive, on s’applique donc à vous motiver pour que vous ayez envie de coopérer, sans que l’on ait besoin de vous contraindre. Cela vous rend d’autant plus fiable et enthousiaste.

 

L’humain doit se remettre en question pour mieux vous comprendre et se faire comprendre de vous. Il n’est plus question ici d’appliquer des règles toutes faites pour avoir un chien obéissant.

 

 

Gaïa : As tu besoin d'un matériel spécifique ?

 

Irène :

Aucun matériel spécifique n’est obligatoire hormis vos récompenses : une balle ou un jouet pour celui qui adore jouer, des friandises très appétissantes pour celui qui est gourmand… Ensuite, on peut voir au cas par cas quel article serait utile pour tel binôme humain / chien. 

 

Colliers étrangleurs et électriques sont évidemment bannis.

 

On préfère souvent le harnais au collier afin de préserver vos cervicales et votre trachée, surtout si vous avez tendance à tirer. Il existe des harnais confortable qui vous empêchent efficacement de tirer sans vous faire mal.

 

Si l’humain le souhaite, il peut utiliser un clicker, un boitier qui permet de vous rendre acteur et de vous apprendre les positions de base mais également toutes sortes de tours dans la joie et la bonne humeur.

 

 

 

Gaïa: Est-ce que cette méthode marche pour toutes les races, tous les âges?

 

Irène: Les méthodes positives fonctionnent avec tous les chiens et ne sont pas réservées aux petites races et aux chiots, contrairement aux idées reçues ! Il faut certainement plus de remise en question et de patience parfois, avec certains d’entre vous, mais les résultats sont durables. La complicité entre le binôme, votre spontanéité, ainsi que votre confiance en l’humain est préservée. Pourquoi utiliser la force s’il est possible d’obtenir le même résultat, et même plus, en douceur et dans le respect ?  

 

 

Gaïa: Concrètement, quels sont les bénéfices retirés par le poilu, le bipède et le couple bipède-poilu?

 

Irène :

Les méthodes positives exigent de l’humain qu’il se mette à votre place pour vous comprendre et être juste. L’humain n’est plus obligé de vous voir comme un caïd et peut simplement vous considérer comme un compagnon et dormir avec vous ou vous donner à manger avant lui si cela lui chante ! N’utilisant ni violence ni intimidation, vous ne craignez pas l’humain, vous êtes enthousiaste, spontané et, motivé par la récompense, très prompt à répondre aux demandes.

 

 

 

Gaïa:Comment être sur qu'un Educteur pratique des méthodes positives? Quel bagage de formation doit-il avoir?

 

Irène:

La plupart des éducateurs canins disent utiliser des méthodes douces ou positives mais il est important de vérifier qu’il ne s’agit pas d’éducateurs faisant du « tradi-bonbon » ! En effet, ce n’est pas parce que des friandises sont distribuées que vous ne serez pas malmené à d’autres moments.

 

 

Il est donc important que l’humain demande à l’éducateur s’il utilise des méthodes positives à 100 % et non pas à 80 ou 99 %, selon la race, le caractère ou l’âge du chien ! Si on lui répond que certains chiens doivent forcément être mâtés et que les méthodes douces ne fonctionnent pas toujours ou qu’il lui parle de dominer son chien, c’est qu’il n’a pas l’état d’esprit « méthodes positives ». 

 

 

 

Gaïa: Est-ce que tu recommandes de recourir à un Educateur qui pratique l'Education positive à l'arrivée du chiot dans tous les cas, ne serait-ce que sur quelques séances pour poser les bases?

 

Irène:

C’est en effet une bonne chose que d’être épaulé par un éducateur canin utilisant exclusivement des méthodes positives pour débuter l’éducation et la socialisation du chiot et éviter les erreurs.

 

 

 

Gaïa: Et si un bipède est face à un problème de comportement de son poilu, ça marche aussi?

 

Irène:

Il est simpliste de croire que les problèmes de comportement se règlent en établissant une hiérarchie. Ne faisant pas partie de la même espèce, il est faux de croire que nous pouvons être soumis ou dominant l’un par rapport à l’autre.

 

De plus, bien souvent, l’application de  la théorie de la dominance entraine de gros problèmes de comportement chez certains d’entre vous, qui seront alors taxés de « dominants ». C’est en réalité un problème de communication et de compréhension.

 

Un comportementaliste sérieux, qui n’applique pas la théorie de la dominance, pourra aider le binôme à retrouver une harmonie.

 

 

 

Gaïa : concrétement, combien de cours faut il prendre pour que nous, poilus, soyions "bien éduqués" ?

 

Irène:

Il n’y a pas vraiment de règles. Tout dépend du chien et des attentes des humains. Le premier rendez-vous est le plus important pour que l’humain apprenne à mieux vous comprendre et à mieux communiquer avec vous. Ensuite, l’éducateur permet de coacher l’humain et lui donner les outils pour que ce dernier prenne le relai tout au long de la vie du chien.

 

 

 

Gaïa :  A partir de quand considères tu qu'un poilu est bien éduqué ?

 

Irène:

Un poilu est bien éduqué lorsqu’il répond aux attentes spécifiques de ses humains : lorsque le chien propose les bons comportements spontanément sans que l’humain soit encore obligé de le guider.

 

 

 

Gaia : Est ce un "exercice" quotidien ?

 

Irène:

Pour l’éducation « basique », une fois que vous avez compris ce qu’on attend de vous, il n’est utile de pratiquer tous les jours que pour le plaisir de passer un bon moment de complicité.

 

 

Gaiä : Mais Irène, entre nous, en tant qu'éducateur, qui éduques tu le plus dans le couple bipède /poilu ? Le poilu ou le bipède ? ;-)


Irène : 

Les 2 apprennent, mais il faut savoir qu’il y a aussi des « devoirs » pour les humains !

 

 

 

Gaïa: un conseil comme ça à un bipède qui va bientôt accueillir un poilu chez lui?

 

Irène:

Il est important de se renseigner sur vos besoins avant de se lancer dans cette aventure ! Pourquoi ne pas prendre conseil auprès d’un éducateur professionnel (en méthodes positives bien sûr) pour choisir la race, l’élevage, le chiot et pour bien accueillir le nouveau venu.  

 

 

Gaïa: et un conseil à un bipède qui rencontre un souci de comportement de son poilu?

 

Irène:

Ne pas appliquer les conseils entendus à droite à gauche au risque d’aggraver le problème, mais faire appel à un comportementaliste qui n’applique pas la théorie de la dominance.

 

 

 

Merci pour ces précisions!

 

Pour avoir d'autres informations de qualité, il est aussi possible de consulter le site du MFEC dont on parlait tout à l'heure (auquel ma bipède a adhéré à titre privé) qui regroupe les Educateurs qui pratiquent réellement l'éducation positive.

 

http://www.mfec.fr/

 

Publié dans Education

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